Maintenir un « point d’équilibre » entre soutien aux Ukrainiens, sanctions et condamnation de Vladimir Poutine et nécessaire action diplomatique. Alors que la Russie continue de pilonner l’Ukraine, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a reprécisé dimanche lors du Grand Rendez-Vous Europe 1 – CNews – « Les Echos » la stratégie française. « La position de la France, comme de l’Europe, c’est de fragiliser, d’affaiblir la Russie de Poutine, qui fait une guerre inacceptable » mais « nous ne sommes pas en guerre avec le peuple russe », a-t-il indiqué. « La bonne mesure, c’est de prendre des sanctions fortes sans être dans la provocation vis-à-vis de Poutine. »
Conséquences sur la vie économique française
Les sanctions économiques prises par l’Europe vis-à-vis de la Russie auront sans doute des conséquences que la France devra assumer, estime le ministre de l’Intérieur. « Les Etats ont des âmes, et pas uniquement des intérêts », a lancé Gérald Darmanin, « il y aura des conséquences sur la vie économique et sociale française […] mais est-ce qu’on peut rester de manière égoïste devant sa télévision laisser le peuple ukrainien se faire bombarder ? » « On ne peut pas amener la France et l’Europe vers la guerre mais on ne peut pas non plus ne rien faire », a-t-il conclu.
Et notamment concernant l’accueil des réfugiés ukrainiens. « Comme en 2015, la France n’accueillera pas tout le monde mais elle prendra sa part », a indiqué Gérald Darmanin. Rappelant qu’il ne s’agit pas de délivrer un droit d’asile mais une protection temporaire, le ministre de l’Intérieur a réfuté tout traitement de faveur des Ukrainiens au détriment des réfugiés non européens.
2.500 Ukrainiens arrivés en France
Selon l’Onu, 1,5 million d’Ukrainiens auraient déjà fui leur pays en dix jours. Ils seraient 2.500 sur le territoire français, ayant l’intention soit d’y rester, soit de rejoindre l’Espagne, le Portugal ou la Grande-Bretagne.
Avec ce dernier pays, des frictions se sont cependant fait jour. A Calais, 150 Ukrainiens cherchant à rejoindre leurs familles outre-Manche, ont été invités par les autorités britanniques à « se rendre à Paris ou Bruxelles » pour obtenir un visa, un « manque d’humanité » dénoncé samedi par Gérald Darmanin dans une lettre à son homologue britannique, Priti Patel. Dimanche, sur Europe 1, le ministre de l’Intérieur a enfoncé le clou. « ça suffit, il faut que les Anglais mettent en lien leur discours et les faits », a-t-il martelé, rappelant que jeudi dernier, Français et Britanniques s’étaient accordés sur l’idée d’installer un consulat britannique temporaire à Calais pour délivrer des visas.
A cinquante jours de l’élection présidentielle, la guerre en Ukraine modifie sensiblement l’échéancier politique, faisant passer la campagne au second plan . « Des débats, il y en aura. […] Nous irons dans cette campagne avec l’envie de discuter avec les Français », affirme toutefois Gérald Darmanin. Lequel assure que les jeux ne sont pas faits. « Le président n’a pas gagné par avance la présidentielle. »
Invité du Grand Rendez-Vous Europe 1-CNews-« Les Echos », dimanche 6 mars, le ministre de l’Intérieur a longuement évoqué la position de la France face à l’invasion russe en Ukraine. « La France n’accueillera pas tout le monde mais elle prendra sa part » dans l’accueil des réfugiés ukrainiens…
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